Bernard Behin

Logorrhée de BB

Crèche à Bruxelles

Crèche

Quel bonheur presque métaphysique de tomber nez à nez avec la crèche de Noël installée sur la Grand-Place de Bruxelles. Une composition improbable, un assemblage de loques vaguement humanoïdes, qui semble avoir été conçu lors d’une nuit blanche entre un cours d’art conceptuel et un mauvais délire logistico-budgétaire. On dirait une méditation en loque sur la fragilité de l’existence, ou peut-être juste un accident mal éclairé.

On imagine déjà les enfants, ces petits êtres normalement attirés par la magie de Noël, jeter un œil perplexe avant de se détourner, comme si un instinct ancestral leur murmurait : « Ceci n’est pas une crèche, ceci est une énigme ». Pendant ce temps, les adultes tentent d’en tirer une « réflexion intellectuelle », ce qui revient un peu à trouver la transcendance dans un tas de chaussettes sales : c’est possible, mais il faut un solide sens de l’abstraction.

En ce qui concerne les dirigeants de cette installation, ils devraient au moins subir une retraite spirituelle obligatoire, passant l’éternité à contempler leur propre création dans une boucle sans fin de « Pourquoi avons-nous fait cela ? ». Cela ne ressemble pas du tout à l’enfer, mais plutôt à une autocritique artistique.

Après tout, à notre époque, un peu de satire cathartique ne fait de mal à personne. Et n’oublions pas que l’esprit de Noël, c’est aussi rire ensemble, parfois pour oublier les larmes.

Palestine - Gaza - Liban

A Gaza et au Liban, les soldats criminels israéliens ont tout anéanti. Les cadavres de civils palestiniens restent éparpillés le long des routes. Tout pue, la mort ! Comme dans les jeux vidéo, ces sadiques tirent à leur guise sur tout ce qui bouge, détruisent les immeubles, laissant derrière eux des rues jonchées de dépouilles, avec l'autorisation implicite de leurs supérieurs hiérarchiques. De nombreux témoignages brossent le portrait d'un paysage jonché de macchabées exposés à la rapacité d'animaux errants. Et ne parlons pas des exécutions sommaires. C'est le média israélien Siha Mekomi qui raconte ces horreurs pendant que nos politiciens rampent sur du velours espérant sauvegarder leurs privilèges et que nos dignitaires religieux, dans un mutisme profond, plongent le nez dans leurs bouquins de morale et de prière. Comment supporter cette injustice permanente pendant que de nombreux médias asservis au pouvoir exercent des jugements catégoriques sur Vladimir Poutine et la Chine. Ab alio expectes alteri quod feceris !

Avec la plus grande fermeté, je soutiens la création d’un État palestinien. Israël est l’envahisseur soutenu par les Américains et les Occidentaux qui font la morale aux Russes. Les juifs ne valent pas mieux que les nazis en exterminant un peuple de sa terre. Utiliser l’eau et la nourriture comme armes de guerre contre la population est absolument scandaleux. Un génocide de plus noyé dans le silence hypocrite et feutré des démocraties. Heureusement, Benyamin Nétanyahou n’est plus seulement controversé, mais il est surtout de plus en plus marginalisé même au congrès américain. Furor fit laesa saepius patientia !

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Trump, Poutine & l'Europe

Pendant qu’on swipe, scrolle et like dans un coma numérique, le monde glisse vers un techno-fascisme empaqueté façon start-up. Un néofascisme en costume trois-pièces, repeint au vernis digital, qui recycle les obsessions du fascisme d’hier sous un filtre glamour. Les vieilles ordures, haine raciale, brutalité politique, culte du chef, s’enrobent de marketing pour rester présentables dans une démocratie qui n’a plus que sa carcasse.

L’illibéralisme jure nous protéger ; en réalité, il pille tout. Il matraque la justice, bâillonne les médias, dissout le parlement, et reprogramme l’État pour flatter les instincts nationalistes les plus bas. Toujours les mêmes cibles : minorités, migrants, profs d’université, ONG, institutions internationales. Tout ce qui peut opposer un grain de lucidité à la fable officielle est marqué pour abattage.

Et le peuple, rassuré par les contes de grandeur et de sécurité, érige en prophètes des leaders qui oscillent entre gourous de pacotille et sociopathes en service commandé. Marchands de frayeur, ils n’ont pour compétence que la vocifération. L’illibéralisme ne tue pas la démocratie : il la décharne. Les élections survivent, les bulletins aussi, mais l’État de droit se vide comme un corps qu’on saigne doucement. Ne reste qu’un décor institutionnel, une façade rongée de l’intérieur.

Le danger est là : dans la lenteur du poison. Pas de putsch, pas de chars dans les rues. Juste une accumulation de lois « raisonnables », de décisions « pragmatiques », de discours « patriotiques ». Une dérive douce, presque soporifique. Et un matin, on se réveille dans une démocratie Potemkine : les citoyens votent encore, mais leur vote ne pèse plus rien.

Pendant ce temps, le cirque médiatique s’agite. Les commentateurs, perroquets diplômés, dissèquent les contorsions d’un narcissique lancé en roue libre, vénéré par des politiciens à genoux comme des tapis de prière devant une idole en carton. Cet homme, drogué aux flatteries, s’est déjà fait berner par Poutine avant de revenir, impassible, comme si l’humiliation glissait sur lui. Zéro leçon, ego stratosphérique. Et pourtant, les mêmes zélateurs persistent à le sanctifier, espérant ramasser quelques miettes de sa folie. Qu’il quitte la scène, qu’il emporte son vacarme : le monde respirera mieux.

Trump n’a pas « fragilisé » la démocratie américaine : il l’a dynamitée, pyromane jouant avec des allumettes dans une station-service. Les démocrates, paralysés par la trouille, scrutent les ruines au lieu d’arracher le briquet de ses mains. Pendant ce temps, le président capricieux danse sur les décombres, persuadé d’être un génie persécuté.

Et l’Europe, vieille dame trop courtoise pour hurler, s’avance à son tour sur le même chemin fétide. Les citoyens comptent leurs droits comme on compte les restes d’un portefeuille vidé. De nos jours, des politiciens vereux et des chefs d'état sans morale accueillent Poutine en grande pompe : le mafieux sentimental versera sa larme cérémonielle entre deux carnages, tandis que les dirigeants européens, somnambules engoncés dans leurs costumes, siroteront un whisky hors de prix en picorant des amuse-bouche. Dehors, la pauvreté frappe déjà à la porte, têtue comme un huissier venu récupérer ce qui reste.

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Citations

" Un cinquième des gens sont contre tout, tout le temps " Robert Kennedy. J'ajoute, 90% des Français sont contre tout, tout le temps : un peuple ingouvernable !

" L'ignorance du peuple nous garantit de sa soumission " Catherine II de Russie. " Rendez les bêtes, nous les rendrons pauvres " La Boécie : nous y sommes revenus !